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Préambule

   Un jour, mon ami Bernard MOREAU, Castor de la première heure, m'a fait part de l'aventure qu'il avait vécue avec de nombreux autres Castors lors de l'édification de la cité Marion à Vigneux-sur-Seine. Il se souvenait, plus fort que les problèmes rencontrés, de l'esprit de franche camaraderie qui avait prévalu dans cette grande aventure, mais s'attristait sur l'absence de traces restantes de cette époque. Je lui proposais donc de nous lancer dans le recueil de témoignages, de photos et documents d'époque pour la faire revivre au mieux. La tache ne fût pas aisée, mais ce qui suit en est le résultat.

   Outre Bernard, bien entendu, il me faut ici remercier pour leur contribution efficace à cette réalisation Monique BOCQUET, André BONNET, Raymond CAMBOULIVES, Charles DECAUDIN, René GOUGAUD, Adolphe HALLER, Pierre JACQUINOT, Raymond MINGUEZ, Gérard MOREAU, et enfin Sylvie et Didier SOUET, enfants de Castors, pour leur aide précieuse et bienvenue.

   La Cité Maurice Marion a fêté ses 50 ans en 2005.
                                                                                                                    Alain Lubin

 

Cliquez pour agrandir  La cité des Castors à Vigneux-sur-Seine s'élève sur l'emplacement du lieu-dit << Le Bois-Couvreux >>, du nom d'un de ses anciens propriétaires, M. COUVREUX, important entrepreneur de travaux publics, qui fut également propriétaire du Château de Vigneux rue Pierre Marin.

  Il avait acquis cette propriété boisée qui s'étendait entre la rue Pierre Brossolette et l'avenue Henri Barbusse pour en faire une réserve de chasse et y avait fait édifier un pavillon pour l'accueil des chasseurs.

   Au cours de la seconde guerre mondiale, cette partie boisée fut dévastée par les habitants en raison de la pénurie de moyens de chauffage dont souffraient les Vigneusiens. Le Bois Couvreux sera acquis par la municipalité en 1954.

Aujourd'hui poste de la Police Nationale, ce pavillon fut longtemps un foyer mis à la disposition des jeunes de la commune.


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Pavillon de chasse du Bois-Couvreux vers 1900

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Le Bois-Couvreux se trouve au fond de l'image à droite.
Vue prise un peu en retrait de l'actuel carrefour Barbusse/Concorde


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Foyer des jeunes Guy Moquet en 1971
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Poste de la Police Nationale en 2004

 

   Le mouvement castors (groupement de personnes construisant en commun leurs maisons) est crée en Suède en 1927 et l'idée est importée en France en 1928 par Monsieur LOUCHEUR, ministre de la construction qui laisse son nom à une loi favorisant ce domaine.

   Dans l'histoire du logement, le terme « castor » est associé aux années d'après la seconde guerre mondiale, quand les initiatives d'auto construction organisée émergent sous forme associative. Pour le castor qui souhaite un jour disposer de son appartemant ou de sa maison individuelle, l'apport financier n'est pas nécessaire, le candidat adhère soit individuellement, soit collectivement par l'intermédiaire d'un groupe constitué, et en échange d'une cotisation modeste devient castor.

   Cet auto constructeur s'engage vis-à-vis des tiers à fournir un nombre d'heures de travail dans un esprit fondé sur la solidarité et la conjugaison des volontés et des compétences. Le castor participe dans un cadre local à une expérience à la fois sociale, technique et humaine.

 

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Face à la crise du logement, dans cette France du « baby boom » des années 1950, Madame Madeleine BOUCHET, assistante sociale et Présidente des œuvres sociales de la R.A.T.P. (Régie Autonome des Transports Parisiens) prend l'initiative en 1952 d'appliquer cette idée en s'appuyant sur Eugène CLAUDIUS-PETIT, titulaire de 1948 à 1953 du Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme dit M.R.U.

Elle crée pour une durée initiale prévue de 30 ans une société anonyme coopérative à personnel et à capital variables « l'Union des Castors Pour les Transports de la Région Parisienne » appelé couramment U.C.P.T.R.P. dont les satuts sont déposés le 28 décembre 1953.

L'objet social de l'U.C.P.T.R.P. est énoncé en son article 3 : « acquisition de terrains situés dans les départements de Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne et Oise, construction de logements individuels ou collectifs, réduction du prix de revient de ces logements au bénéfice des membres de la société par l'effort commun de ceux-ci, l'attribution cession aux membres de la société, dans les conditions les plus avantageuses, des logements ainsi construits ».

   Historiquement, les milieux issus de la Résistance Française sont fortement impliqués dans cette aventure. Le comité de patronage de l'U.C.P.T.R.P. compte parmi ces membres : Eugène CLAUDIUS-PETIT déjà cité, la Maréchale JUIN, Jacques CHABAN-DELMAS, Madame BOUCHET, initiatrice du projet et veuve du Commandant Louis BOUCHET, chef des Résistants du métro, fusillé à Vincennes le 21 août 1944.

   Madame BOUCHET n'hésite pas à avancer des fonds personnels pour amorcer et aider à l'avancement du projet.

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