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- A voir nouveau livre sur l'Histoire de Vigneux -
La
classe ouvrière commémorera en 1909 l'anniversaire du massacre, ce qui relancera
l'agitation dans les sablières. Le 10 mai 1909, les ouvriers typographes
se réunissent sur la tombe de Marchand au cimetière de Villeneuve-Saint-Georges.
Et surtout, la C.G.T inaugure en grande pompe
le 3 juin 1909, au cimetière de Villeneuve-Le-Roi, un imposant monument
en forme d'obélisque élevé, par souscription nationale, sur la tombe de
Pierre Le Foll et portant la mention: << Le temps passe... et la Liberté
>>.
Une avenue de Villeneuve-Le-Roi porte le nom
de Pierre Le Foll. Mais qui vient encore le 2 juin observer le silence ou
déposer une rose devant le monument commémoratif de Le Foll et Geobellina
? Le monument se trouve dans l'ancien cimetière de Villeneuve-Le-Roi, à
gauche de la D.125 reliant Athis-Mons à Choisy, coincé entre la voie de
chemin de fer et le centre Leclerc. Au coin du << carré A >>,
tout en haut du cimetière près de l'entrée supérieure. |
Courant juin 1909, des mouvements de grève
reprennent dans les sablières, les ouvriers demandant que le salaire horaire
de base soit porté de 55 à 60 centimes (tarif pratiqué par le chantier Pers,
et lui seul) .
A l'automne 1908, Jacques Ribault avait quitté
le poste de secrétaire de la section du Syndicat des Terrassiers et avait
été remplacé par un certain Fernand Julian, virulent militant anarchiste
et syndical, originaire du Gard et absent de Vigneux lors des grèves de
l'été. Julian devient très ami avec Ricordeau.
Le 6 juillet, un incident éclate au chantier
Lavollay entre grévistes et renards. Julian s'interpose pour ramener le
calme. Il est cependant arrêté le 8 juillet, en compagnie de Ricordeau,
pour le motif qu'il contestera, d'avoir frappé le capitaine de la drague.
Le mouvement de grève s'essouffle et le travail
reprend progressivement. Julian et Ricordeau seront condamnés par le Tribunal
Correctionnel de Corbeil, le 4 septembre 1909, à 12 mois de prison et 3
ans d'interdiction de séjour en Seine et Seine-&-Oise.
A sa sortie de prison, le 6 avril 1910, Julian
sera acclamé par 1200 ouvriers et nommé secrétaire du Syndicat des Terrassiers
et Carriers de Seine-&-Oise. Il reviendra habiter à Draveil (rue des Marronniers)
malgré son interdiction de séjour. Protégé par ses camarades, il nargue
la police qui feint d'ignorer cette infraction mais le surveille étroitement. |
En juillet 1911, dans une affaire d'attentat
contre un directeur de journal, on retrouve Métivier, soupçonné d'être un
agent provocateur de la police. Début novembre, Julian est impliqué dans
une grève très dure des plâtriers de Seine-&-Oise et est arrêté pour infraction
à son interdiction de séjour.
Joseph Caillaux (photo de gauche), nouveau
Président du Conseil, déclare insidieusement en privé à deux députés que
son prédécesseur Briand ne faisait pas appliquer les interdictions de séjour
des syndicalistes condamnés afin que la police dispose d'un moyen de pression
sur eux. Il cite les noms de Ricordeau et Julian... La presse s'empare de
l'affaire et un scandale éclate dont il est bien difficile, aujourd'hui
encore, de démêler les fils.
Les journalistes et un député socialiste établissent
avec certitude que Lucien Métivier, du Syndicat des Biscuits et dont l'arrestation
à Vigneux avait servi de détonateur aux incidents violents, était depuis
1908 << Luc >> , informateur appointé par la Sureté Générale.
Bien mieux, le 20 mai 1908, à sa demande pressante, il avait été reçu personnellement
par le Président du Conseil-Ministre de l'Intérieur, Georges Clémenceau.
Dans les jours suivants, le conflit de Vigneux s'était durci... |
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Alain Lubin - www.vigneuxhistoire.com 2003/2012
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